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                |  | « La Llorona » est un 
                  disque aux multiples références. Comment parvenez 
                  vous à un tel éclectisme d’influences musicales 
                  ? 
 J’écoute de la musique 
                    en permanence. J’en suis assez fanatique. Rien de particulier 
                    n'est fait en ce sens, cela arrive au moment où nous 
                    composons, quand nous sommes satisfait, que cela sonne comme 
                    de la musique grecque, tzigane,  ou tout autre chose. Beaucoup de journalistes avancent le 
                    fait que de chanter en espagnol est un frein. Mais n’est-ce 
                    pas ici la forme la plus appropriée à l’expression 
                    de vos émotions ? |  Oui. Je n’ai jamais eu l’intention d’être 
              une pop-star. L’important est que cette musique vienne du plus profond 
              de mon émotion . La carrière artistique est importante, 
              mais à mon sens, ma vie a une valeur encore supérieure. J’ai 
              envie d’être fidèle à moi-même. Je suis 
              la seule à déterminer la direction que la musique 
              que j’écris doit prendre. Le fait d’écrire en espagnol 
              n’est-il pas également une question de style ?
 Je ne sais pas trop. La culture latine m’irrigue totalement. Il 
              y a également une question d’expressivité. Le fait 
              de chanter en espagnol rend ma voix différente. J’ai essayé 
              de chanter en plusieurs langues. J’ai essayé en français 
              et en allemand. Je chante également en italien, russe et 
              également un peu en portugais. J’ai essayé plusieurs 
              langues car chacune véhicule des ressentis et des couleurs 
              propres. Mais lors de l’écriture de cet album, j’ai été 
              beaucoup plus inspirée par la langue hispanique, qui donne 
              plus de profondeur à l’expression d’une tristesse.
 
 Vous avez une réelle âme de tzigane. Est-ce que ce 
              n’est pas difficile aujourd’hui de répondre aux astreintes 
              du devant de la scène ?
  
              Une partie de moi serait un peu comme indigène, 
                au milieu de l’arène. Là, je suis assez docile, 
                on dira. Pourtant, en général, je me sens assez 
                rapidement comme un lion, qui n’a à obéir à 
                personne. C’est parfois assez difficile. Il est nécessaire 
                de faire beaucoup de choses que je n’aime pas particulièrement. 
                Mais une fois sur scène, tout peut être oublié. 
              
                | Pour vous, la scène est un 
                  lieu de magie. Mais pour que la magie puisse d’exprimer, il 
                  est nécessaire que le public puisse vous comprendre ? 
 Lorsque tout se passe bien, 
                    que tout se libère, que les sentiments sont proches 
                    de l’écoute tout se passe comme dans un rêve. 
                    Nous quittons la réalité pour créer notre 
                    propre monde, plein de mystères en plein devenir. Ce doit être difficile de faire 
                    face aux diversités culturelles d’écoutes de 
                    différents pays ? Pas tant que la magie a sa place. Ca dépend du type de concert que nous réalisons, 
                    qu'il s’agisse d’un festival où les gens ne nous connaissent 
                    pas, ou d'un théâtre où nous sommes tête 
                    d’affiche et où les gens ont choisi de nous rencontrer.
 
 Aux Etats-Unis, par exemple, peu de gens comprennent ma musique.
 |  |  Mais lors d’une première 
              partie de Césaria Evora en Islande, j’ai ressenti 
              quelque chose d’incroyable. Un moment vraiment phénoménal. 
              Si loin de chez moi, j’étais nerveuse, mais la connexion 
              qui s’est faite avec le public a été fantastique. 
              C’est en ce sens que je considère que la vie est une aventure.
 Les journalistes américains vous rapprochent de l’influence 
              de Césaria Evora. Vous êtes d’accord avec cette 
              association de style ?
 J’apprécie énormément 
              la musique de Césaria Evora, que j’ai déjà 
              croisé plusieurs fois, mais je crois qu’il existe plusieurs 
              points de différence. L’un d’entre eux est notamment le fait 
              de ne pas chanter exclusivement des chansons traditionnelles du 
              Cap Vert. En fait, je reste très émotionnelle ; à 
              fleur de peau... |